La stagnation des années quatre-vingt
La popularité du Kompa n’a jamais cessé dans le pays depuis sa création, notamment lors des carnavals, en revanche son hégémonie sur les Caraïbes cesse à la fin des années 1970.
C’est alors à la Guadeloupe et à la Martinique d’inonder les ondes antillaises des années 1980 avec le Zouk et des groupes comme les Aiglons, Exile One et les Grammacks.
Rappelons cependant que le Kompa a considérablement influencé le Zouk et les musiques antillaises modernes.
Bien que dans les années 1980 la musique haïtienne conserve son Kompa, celui-ci ressemble aux productions du reste des Antilles et perd du même coup cette force identitaire qui le caractérisait.
Dans l’interview citée précédemment, Isnard Douby revient sur cette période délicate pour le Kompa.
BM : « N’as-tu pas été effrayé par l’arrivée du Zouk au début des années quatre-vingt ?
ID : Je ne m’inquiétais pas parce que lorsque je m’étais assis pour bien écouter le Zouk, je m’étais rendu compte que c’était quelque chose de monotone. J’avais remarqué que ce rythme n’avait pas la richesse suffisante pour durer. »
Le triomphe du Kompa coïncide avec l’installation définitive du régime dictatorial des Duvalier, il est donc important d’envisager la position du style à la lumière de ce contexte politique délicat.