Les armes de lutte pour la survie : le passé devient le seul refuge identitaire
« Ici personne n’oublie son passé. Sur la terre du vaudou, la mémoire est affamée, c’est même la seule chose qui subsiste. »
Charles Najman , Haïti, Dieu seul me voit.
L’esclave, considéré comme un animal, va devoir dans l’urgence et la souffrance mettre en œuvre tout ce que la nature lui a offert pour tenter de sortir de ce « point de non-retour » ou tout au moins y survivre. Et la seule chose qui reste à cet homme dépossédé de tout, à commencer de sa propre personne, est sa mémoire. Le passé a toujours été la seule voie du salut dans la colonie, le seul point de repère, un véritable instinct de survie face à l’oppression la plus ignoble que l’homme ait jamais engendrée.
Le vaudou est donc né de ce contexte d’oppression entraînant une véritable nécessité de mémoire qui permit lentement de recréer une unité spirituelle, un langage. En un sens, la mémoire est le point de départ du vaudou, c’est grâce à cette mémoire, à sa transmission par des voix orales, notamment par le chant et par la musique, que l’existence dans les plantations a pu avoir un sens.
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Quel rôle pour la musique dans le culte Vaudou ?