La génération des mini-jazz au milieu des années soixante
Au tout-début des années soixante de petits groupes yéyés naissent à Port-au-Prince, très influencés par le mouvement yéyé français, ce sont des orchestres aux noms évocateurs comme « Les Copains », « Les Blousons Noirs », « Les Chaussettes Rouges » ou « Les Mordus ».
Ils représentent une génération en devenir, ce sont souvent les mêmes musiciens avec un peu plus de moyens matériels qui constitueront la vague des « mini-jazz » quelques années plus tard. Le véritable succès du genre à lieu dans la deuxième moitié des années soixante.
La plupart des orchestres de « mini-jazz » étaient composés de deux guitaristes, d’une guitare basse, d’une batterie, d’un saxophone alto et d’un ou deux chanteurs.
Musicalement, l’utilisation de guitares électriques donne un son plus rock, à la pointe même du genre, par l’utilisation habile d’effets sur les guitares notamment.
Le contraste entre le côté rock-yé-yé occidental et le travail inégalable du rythme (en chantier depuis le kompa direct des aînés), donne naissance à une musique originale et frénétique.
Le groupe Shleu-Shleu, composé d’excellents musiciens, sort largement du lot.
Suite à son succès phénoménal, un nombre incalculable de groupes du même type, voire de véritables clones, ont proliféré à Port-au-Prince.
On peut citer quelques-uns de ces noms de groupes, dépourvus de sens mais aux sonorités se rapprochant du modèle, afin de bien illustrer le climat particulier de Port-au-Prince en ce début de décennie : Shoupa Shoupa, Shibo Shibo, Skah Shah, Sham Sham ou encore Volo Volo.
Il en résulta également un nombre impressionnant de musiciens aux prétentions commerciales ; au début du « mini-jazz », chaque coin de rue avait son propre groupe.