Le cas contraire, la Jamaïque
Dans l’île voisine, en Jamaïque, dès la fin des années 60, de véritables orfèvres du son tel que Lee Scratch Perry, King Tubby ou encore le fameux duo Sly and Robbie créèrent des paysages sonores avec un simple magnétophone quatre pistes et quelques micros suspendus aux arbres ou cloisonnés dans une boîte en fer.
Les producteurs de toute une vague de musiciens dont le plus renommé est Bob Marley, deviennent alors réputés dans le monde entier, pour le son particulier de leurs studios et leur savoir-faire inimitable.
Il se crée même un style, sous l’influence de Lee Scratch Perry producteur de Marley avant son succès international, le dub qui depuis sa création n’en finit pas de faire école.
À l’inverse d’Haïti, où tout musicien connu part enregistrer dans les studios américains, les artistes étrangers viennent dans les studios Jamaïcains.
Citons par exemple Serge Gainsbourg, qui fut le premier artiste européen à partir enregistrer à Kingston, en 1979.
Il sera suivi par Bob Dylan, Ian Dury, Joe Cocker et bien d’autres.
L’on peut s’étonner de cette situation d’autant plus que la musique haïtienne eut beaucoup de succès et inonda toutes les Antilles, pendant les années soixante et soixante-dix avec le Kompa.
Les raisons financières sont à évoquer bien évidemment, mais elles ne suffisent pas à expliquer cette absence totale de recherche sonore.