Crise de possession
Il convient d’évoquer brièvement, même si cela sort du simple cadre de la musique, les crises de possession. Le fidèle, lorsqu’il est possédé, devient un dieu et il prend toutes les caractéristiques de son lwa.
On prendra pour exemple une prise de possession décrite par Maurice Bitter, grand reporter, journaliste qui commente le titre Rythme Diouba « Cousin Zaca » de son 33 tours :
« Voici qu’apparaît Zaca « lwa » de la terre nourricière. Il ne cesse de manger puisant dans sa musette (donnée par ses compagnons, ainsi qu’une veste brodée et un grand bâton) du riz graisseux dont « il » m’offrit une boulette épaisse. Par respect, je l’avalai et… elle resta longtemps pesante en mon estomac. Cela me permit d’autant plus de juger la performance de la visitée qui en engouffra cinq calebasses, représentant facilement cinq kilos, proportion presque inhumaine.
Lorsque la cérémonie s’éteignit normalement après quelques heures, la jeune femme dégrisée se remit péniblement sur pied, passa sa main sur son front et… réclama à manger. Elle avait faim. C’était Zaka, le dieu en elle qui avait dévoré. Pas son propre corps. »